Les Premières Nations du Québec ont depuis longtemps reconnu le problème grandissant des dépendances existant au sein deleurs familles et de leurs communautés. Chacun de ses membres connaît et partage personnellement la souffrance entraînéepar la condition déshumanisante de la dépendance.De récentes études nous ont permis de mieux comprendre les causes des dépendances. Elles ont confirmé que les causesmajeures proviennent de l’extérieur de nos communautés. Les Premières Nations du Québec ont en commun un héritage depolitiques colonialistes malavisées qui ont notamment entraîné la perte de notre assise territoriale et de notre économie, la bouleversanteet constante menace de nos langues et cultures et, de manière peut-être plus significative, les abus et la dépossessionsystématique de nos cultures et langues et de notre estime de soi que plusieurs ont vécus au sein des systèmes de pensionnats.Ces politiques ont grandement détérioré notre capacité à faire face aux difficultés. De vastes segments de nos populations, detous âges, manifestent maintenant une pauvre estime de soi et un profond sentiment de culpabilité et se montrent incapables decontribuer significativement à la vie familiale et collective.Sans surprise, un très grand nombre de ces personnes, dont la plupart soufFrançaisnt et s’isolent dans le silence et la honte, ontadopté de plus en plus de comportements de dépendance en guise d’échappatoire et constatent au bout du compte que leursituation empire.D’après des résultats d’études plus récentes, nous avons également constaté l’étendue réelle des dépendances : plus de lamoitié de notre population âgée de douze ans et plus est déjà aux prises avec une forme quelconque de dépendance.
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Date | avril 2011 |