La réconciliation et la guérison sont possibles, mais il faut y travailler ensemble.

Plusieurs initiatives visant à promouvoir la réconciliation entre Autochtones et allochtones ont vu le jour. L’une d’entre elles est la marche Mamu Nikantetau, qui rassemble ces deux groupes pendant sept jours dans le but de parcourir 300 km en quête de dialogue, contribuant ainsi à rapprocher les gens en vue de les réconcilier.

« Nous ne pouvons pas nous diviser. Il y a parfois des barrières, des murs qui nous séparent. Nous allons enlever une brique à la fois pour apprendre à nous connaître et nous allons devenir amis. Nous prendrons ces briques pour construire des ponts et de nouveaux chemins, afin que nos enfants puissent aller de l’avant. » C’est par ces mots que le Dr Stanley Vollant a donné le coup d’envoi à la dernière journée de la marche.

Pourquoi une marche pour parler de réconciliation?

La marche Mamu Nikantetau fait partie des initiatives de Puamun Meshkenu, une organisation à but non lucratif fondée en 2016 par le Dr Vollant. À l’été 2022, en marge de la visite du pape au Canada, Puamun Meshkenu a organisé une grande marche en guise de soutien aux survivants des pensionnats autochtones. Cette année, la marche visait à poursuivre ce dialogue ouvert et inclusif entre Autochtones et allochtones.

Les fissures à réparer sont nombreuses. Les pensionnats n’existent plus, mais le fossé dans les relations entre Autochtones et allochtones est encore grand. Les connaissances sur les Premières Nations, les savoirs ancestraux, les langues et les traditions, entre autres, sont encore insuffisantes. Si nous nous connaissions mieux mutuellement, quels avantages pourrions-nous en tirer?

Marie-Catherine Picard, qui a fait tout le trajet de la marche, affirme : « Pendant la marche, j’ai créé des liens forts avec les participants, et toute l’expérience a eu un impact positif sur moi. J’ai adoré voir l’entraide et l’absence de jugement entre les participants. Pour favoriser la réconciliation, nous devons continuer à participer à des projets comme celui-ci, nous avons toujours la possibilité d’avancer, aller à la rencontre des autres et d’être à l’écoute. » Marie-Catherine est originaire de Pessamit et vit maintenant à Montréal.

Une marche qui souligne également la résilience des Premières Nations

La CSSSPNQL a eu l’occasion de participer aux deux derniers jours de l’événement, durant lequel nous avons pu constater la force des personnes qui, comme nous, se sont jointes à une portion de la marche. Il est important de souligner une fois de plus que cette marche était bien plus qu’une simple marche : c’était un voyage symbolique, une aventure empreinte d’espoir, de guérison et de respect, une occasion de saluer la résilience des Premières Nations.

La marche a pris fin sur le site du festival Innu Nikamu, où plus d’une centaine de personnes étaient rassemblées, vêtues de t-shirts orange en signe de solidarité. Le site, où se trouvait autrefois un pensionnat, a été transformé en espace festif pour accueillir les marcheurs. De nombreuses personnes ayant fréquenté les pensionnats et souffert de leurs pratiques étaient présentes. Elles ont prononcé des paroles d’encouragement et témoigné des épreuves qu’elles ont dû traverser, toujours dans l’espoir d’une guérison.

Marcher en moyenne 35 kilomètres par jour pendant sept jours : un véritable défi physique et émotionnel

Nous avons pu ressentir l’énergie et la détermination des marcheurs. Parmi eux, Marco Bacon, de la communauté de Mashteuiatsh, qui a parcouru la totalité des 300 kilomètres, affirme : « La marche a été un succès. J’ai pu vivre des moments riches en partage, tant avec les Autochtones que les non-Autochtones. Dans mon parcours professionnel, la persévérance, surtout en ce qui concerne la réussite scolaire, est un sujet dont je parle et que je promeus souvent. Donc, je voulais montrer par moi-même ce qu’est la persévérance. Je voulais me mettre dans une situation qui m’invite à persévérer, et j’y suis parvenu. »

Il est également fier d’avoir suivi les traces de ses ancêtres sur un territoire ancestral. Pendant la marche, il se disait qu’ils avaient emprunté la même route. Il l’avait parcourue plusieurs fois auparavant, mais toujours derrière le volant. Cette fois-ci, c’était différent : faire la route à pied lui a permis de prendre le temps d’apprécier tout ce qui l’entourait. « Faire la marche, c’est un cadeau que je me suis fait à moi-même. » Marco Bacon est directeur du Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante à l’UQAM.

Qui peut participer à la marche?

Toute personne souhaitant contribuer à la réconciliation entre ces communautés et soutenir la mission de la marche est la bienvenue.

Cette année, 15 marcheurs ont parcouru l’ensemble du trajet, et plusieurs dizaines de personnes ont accompagné les marcheurs sur une distance donnée, dont des allochtones et des Autochtones issus de différentes nations. Bien que le trajet complet n’ait été ouvert qu’à un nombre limité de personnes, il n’y avait aucune restriction pour les personnes souhaitant accompagner les marcheurs sur certaines portions du trajet.

Les informations sur la marche de 2024 ne sont pas encore connues, mais lors de notre visite, nous avons pu constater que les gens étaient enthousiastes à l’idée que cet événement soit présenté à nouveau. Pour vous tenir au courant, nous vous invitons à suivre l’organisation Puamun Meshkenu.

Cette marche a été une démonstration de solidarité, un pas vers la réconciliation et un rappel que nous pouvons tous contribuer ensemble à un avenir meilleur.

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